A l’appel des syndicats CGT et SUD, 75 salariés du site d’ingénierie de Renault-Lardy (91) ont fait grève en débrayant 1h ce 11 juin (une partie d’entre eux connectés à l’assemblée générale par téléconférence puisqu’en télétravail).
Ils se sont réunis pour protester contre qui prévoit la fermeture et/ou restructuration de 5 usines mais aussi plusieurs milliers de suppressions de postes dans l’ingénierie/tertiaire.
Malgré le peu d’informations fournies par la direction, les syndicats du site estiment que le tiers des effectifs du site est menacé (800 emplois sur les 2300 actuels, Renault et sous-traitants).
Pourtant, une des activités importantes du centre technique est le développement des motorisations du groupe et il est donc en première ligne sur les questions de pollution automobile et de transition vers l’électrique.
Comment expliquer les discours du gouvernement et du président Macron pour justifier les 8 milliards d’aides au secteur automobile et à sa R&D alors que Renault prévoit de réduire drastiquement ses activités dans ce domaine ?
Plusieurs salariés sous-traitants se sont joints au mouvement de ce matin car les suppressions de postes les concernent dès maintenant. Beaucoup ont fait partie des « premiers de corvée » sur le site de Lardy pendant le pic épidémique, obligés de venir travailler sans masque, sans gel hydroalcoolique, à plusieurs dizaines dans une même salle de commande au début du confinement. La direction de Renault considérait alors que leur travail était indispensable pour assurer le passage des normes de dépollution. Après avoir été pressés « comme des citrons » et avoir été obligés de prendre des risques pour leur santé, certains sont maintenant jetés en dehors du site « comme des kleenex ».
Prochain rdv fixé d’ici une semaine , pour faire monter la pression et pour partager les informations qui seront issues de la réunion du CCSE de Renault du 16 juin. Un appel a également été lancé pour participer aux mobilisations en soutien au personnel hospitalier, victime des mêmes logiques de rentabilité que les salariés de l’automobile.